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Traversée de l'outback - 29/30.08.11

Publié le par Aurélie

1700 km... Voilà la distance que nous avons à parcourir en 2 jours pour rallier Uluru. Nous partons donc après Kangaroo Island, directon Woomera, première étape de ce long road trip en plein outback.

L'outback est le centre du territoire australien. Il n'y a rien, sauf une seule route, la Stuart Highway, qui le traverse jusqu'à Darwin.Ce n'est pas un désert de sable, il y a quelques arbres, quelques buissons et plantes. Nous croisons des émeus. Ici vivent également les grands kangourous rouges (red kangaroo) dont les plus gros font 2m, les dingos, des troupeaux de vaches de plusieurs centaines de têtes, des chevaux... C'est l'outback, le désert australien...

Nous roulons donc sur cet unique lien ente le sud et le nord. Il y a peu de villes sur le trajet. Les stations essences sont espacées de plusieurs centaines de kilomètres. D'ailleurs, il est conseillé de faire le plein dès qu'on en croise une même s'il nous reste de l'essence.  Et parfois, ce qu'ils appellent "ville" sur la carte est juste une station essence, un raod house et un motel. Je me souviens d'ailleurs avoir vu un panneau annonçant le prochain point de ravitaillement à 480km! Pas le temps de prendre une photo, mon appareil est au fond du sac et nous roulons à plus de 140km/h sur cette route droite, sans virage, sans rien aux alentours.

Conduire ici est bizarre. La route est droite, monototne. Le 2ème jour GPS nous annonçait 800 km de trajet, sans un virage, une intersection ou changement de direction... Sur la route, personne ou presque. Juste quelques camions et plusieurs "raod train", des camions à 3 ou 4 remorques dont les plus longs peuvent atteindre 50m de longueur... Impressionnant. Surtout la nuit, quand ils sont entièrement éclairés et qu'il nous faut les doubler... On  a alors l'impression que ce raod train n'en finit pas. D'ailleurs conduire la nuit ici est très différent, impressionnant, un peu effrayant même. Pas d'éclairage, il n'y a que les feux de la voiture qui éclairent la route. Nous ne voyons pas le paysage, la nuit est d'encre. Nous ne distinguons que la route, sur les quelques mètres que la voiture éclaire. Passé cette distance, nous ne voyons rien, même le bord de la route et l'outback alentour nous sont invisibles. A l'arrière, quand nous nous retournons dans la voiture pour observer la route, nous ne voyons rien. Sans l'éclairage de la voiture, la route disparait littéralement dans la nuit. Conduire ici donne l'impression de conduire à travers le néant et que nous allons atteindre la fin du monde.

La nuit, nous pouvons voir les camions arriver de très loin: nous avons calculé avec Marie Hélène pendant près de 2min entre le moment où nous avons vu le camion au loin et l'instant où nous nous sommes croisés. Je roulais à 150km/h, le camion lui-même devait rouler à plus de 110...

Parfois, quelques routes en terre (dead road) s'éloignent au milieu de nul part. Ces routes mènent dans diverses "stations", immenses propriétés de centaines de miliers d'hectares (dans le nord, l'une d'entre elles à la taille du Texas!).

Et parfois, un road house avec plusieurs voitures, camions et bien sûr personnes. Et là, une question: alors que nous n'avons vu personne sur des centaines de km, d'où peuvent donc venir tous ces gens? Il n' y a pas de villages ou de maisons, où vivent les gens qui travaillent dans ces points de ravitaillement?

Nous croisons Woomera, petite ville militaire où nous avons dormi. Puis Coober Pedy, ville minière, capitale de l'opale. Aux alentours de la ville, il y a des centaines de mines, pour la plupart abandonnées. Il y fait tellement chaud que les maisons sont troglodytes, construites dans les anciennes mines. La ville elle-même est... irréelle!! Il n'y a rien qu'une rue poussièreuse, des dizaines de magasins d'opales, quelques pubs et un supermarché. Et rien d'autre. Cette ville est paraît-il le lieu de plusieurs tournages de films. Quand on voit la ville et les alentours, on comprend: il n'y a rien, Coober Pedy peut aisément passer pour une ville du fin du monde!

Nous reprenons la route, toujours la même route droite et monotone jusqu'à Uluru. Je crois que je n'avais jamais ressenti cet impression de solitude, de fin du monde aussi nettement qu'ici. Toute cette immensité est impressionnante, écrasante même.  A droite, à gauche, devant, derrière, il n'y a rien nul part, tout se ressemble. En revanche, je n'ai jamais vu de couchers de soleil aussi magnifique que dans l'outback. Et le ciel étoilé est simplement inoubliable. Sans lumière sur des centaines de miliers de km, tout est clair, net, la moindre étoile, la moindre poussère d'étoile est visible... Cette fois, j'ai l'impression d'avoir changé de planète...

 

Stuart Hwy


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